dimanche 4 avril 2010

Le temps qu'il fait et le réchauffement climatique

Les vacances de Pâques sont ensoleillées, chaudes et agréables pour tous, et plusieurs associent ce phénomène aux changements climatiques. Ont-ils raisons de penser ainsi?

Certes, il fait beaucoup plus chaud cette fin de semaine : nous avons battu des records de température. Selon Environnement Canada, il ferait en moyenne entre -1 et 8°C le samedi 3 avril. Hier, à Montréal, le mercure a plutôt affiché des températures entre 10.5 et 25.7 °C. Sauf qu'il faut se rappeler au départ que ce qu'Environnement Canada (ou MétéoMédia, ou d'autres compagnies spécialisées dans le domaine des prévisions météorologiques) affiche sont des MOYENNES. Par définition, on tient ainsi compte de données plutôt "abberrantes" comme le doux temps d'hier, et d'autres de ces journées qui sont survenues depuis les 50 dernières années. Oui, c'était le plus chaud des 3 avril, mais combien faisait-il un 3 avril passé? Peut-être 18 °C, et personne ne l'attribuait aux changements climatiques (ce n'était pas une expression à la mode non plus).

Je tiens à ajouter que je ne suis pas contre "les changements climatiques". Je suis contre la mauvaise interprétation des données.

Mais pourquoi fait-il si chaud? Il suffit d'observer les cartes météorologiques actuelles pour le comprendre.


Celle-ci, tirée du site de MétéoMédia, montre les différentes zones de haute et de basse pression, respectivement les lettres D et A, ainsi que les fronts chauds (en rouge) et les fronts froids (en bleu). On remarque aussi un trait beaucoup plus pâle qui traverse le continent nord-américain, le courant-jet.

Ce courant d'air très rapide et de très haute altitude (voir "courant-jet" sur Wikipédia) a un effet assez important sur les grandes masses d'air qui forment les dépressions, les anticyclones et d'autres phénomènes qui font la pluie et le beau temps. Ces masses d'air, se déplaçant plus souvent qu'autrement de ouest en est et du sud au nord (une conséquence de la rotation terrestre), atteigneront un moment donné le courant-jet et devront suivre sa trajectoire. Toutefois, la trajectoire de ce courant n'est pas fixe et évolue au cours des années, passant plus haut ou plus bas.

Qu'il fasse plus chaud est une conséquence de plusieurs phénomènes climatologiques de grande amplitude, et le courant-jet les module. On doit aussi tenir compte des phénomènes El Nino et La Nina et autres, où l'on a croissance (ou décroissance) de la température des eaux océaniques, aidant à la formation de masses d'air plus chaudes.

Il est fort probable que le réchauffement climatique ait à voir avec les températures actuellement enregistrées. Toutefois, sa contribution reste somme toute limitée lorsqu'on compare toutes les autres sources qui peuvent localement accroître la température au Québec. Le courant-jet et les masses d'air suivent des cycles qui rendent des étés plus chauds et des hivers plus doux. Et présentement nous sommes au sommet d'un de ces cycles.

Les cycles sont lents. De mémoire d'Homme, il serait très difficile de s'en souvenir. Il est évidemment plus facile de parler en terme du réchauffement climatique, mais cela dénote de l'incompréhension face au phénomène réellement observé. Je me souviens par exemple de l'été 2000, il faisait très peu chaud. Et puis les étés sont devenus plus chauds. Conséquence du réchauffement climatique, devenu à la mode depuis? Certainement pas! C'est après tout un phénomène observé depuis les 150 dernières années, pas les 10 dernières!